
Ayant abordé le théâtre par mon désir de mise en scène, j’ai été par une sorte d’ironie du sort, constamment renvoyé à la place de l’acteur et de la performance au plateau. D’abord attiré par l’écriture, j’ai joué dans l’idée de me permettre de diriger seulement en ayant moi-même éprouvé la scène. Au conservatoire de Clermont- Ferrand, puis à l’ENSATT de Lyon, sous la direction d’Anatoli Vassiliev, la mise en scène s’est toujours manifestée par le jeu - et donc par ce qu’on fait du texte et du corps. A l’ENSATT, j’ai trouvé un prolongement parfait de ma formation universitaire en littérature, autant qu’une subversion de cette dernière. Le parcours avec Anatoli Vassiliev, Valérie Dréville et d'autres m’a permis de co-signer avec mon camarade Yves Beauget une mise en scène de Ion de Platon dans le In d’Avignon et de travailler pour l’équipe de Wajdi Mouhawad (Forêts au Théâtre des Célestins), et surtout de rencontrer des frères d'armes artistiques. De retour en France après les aventures russes (dans les théâtres de Vassiliev) et allemandes (Akt Zent), j’ai collaboré avec la Cartoucherie et le théâtre de l’Atalante, puis avec de nombreuses compagnies sur le territoire d’Auvergne-Rhône- Alpes (Théâtre du Pélican, Petit Théâtre Dakôté, Guêpes Rouges Théâtre, Souffleur de Verre...). J’ai fondé la compagnie La Transversale à Clermont-Ferrand avec une forte envie de collectif et d’entamer une recherche autour des mythes qui habitent la littérature. Aussi bien par les spectacles que par la pédagogie. Je reste convaincu que les grandes œuvres peuvent s’épanouir sur tous les types de territoires, et qu'en transmettant par le jeu mythe et fiction, on peut mieux toucher du doigt des vérités humaines que par le discours politique.